Charlie aime la neige, la blanche, il s’en fait des rails et des rails,
Dès qu’il découvre ça et là une couche plus épaisse où qu’il aille,
Il se vautre dedans, en roulades voluptueuses, il enfouit son nez,
Jusqu’aux yeux dans le tapis givré et moelleux des cristaux glacés.
Il s’élance alors, ébouriffé, son museau pointu creuse un tunnel profond,
Dans l’épaisseur froide, où son corps disparait tout entier, puis d’un bond,
Surprenant, il réapparait plus loin, coiffé d’un blanc bonnet, les oreilles givrées.
Des grelots glacés à ses longs poils soyeux, le regard effronté, les cils enneigés ;
Il semble dire « c’est de la bonne ! » Avant de repartir dans un élan fougueux,
Dans le chemin couvert de poudre merveilleuse, où il replonge heureux;
Pour une nouvelle exploration où sa truffe noire et luisante fait le chasse-neige.
Si quelques fl ocons apparaissent alors, légers, silencieux, aériens comme le liège,
D’un saut nerveux, le corps en torsion, il les happe brusquement, débordé par le nombre,
Sa fourrure presque recouverte, il ne craint pas le froid et s’ébroue sans encombre.
La neige, il adore, jusqu’à « l‘over-dose » et cette drogue là est pour lui récompense.
Chaque promenade au coeur de l’hiver est pour lui un bonheur, une joie immense.
Dans l’air frais du matin où chaque souffl e se givre, joyeux, nous partons tous les deux,
Et je sais qu’avec lui, je vais partager un moment unique, à nous, tellement merveilleux.
Quand soudain, pris de frénésie, il s’élance dans des cercles sans fi n, il tourne, bondit,
Et son oeil rond m’interroge à chaque virage, me disant le bonheur intense qu’il vit.
Charlie, mon petit chien, cette poudre là, je te l’offre volontiers tous les hivers,
Sans remords, sans culpabilité, sans peur de la maréchaussée, bien au contraire !
Colette Martin
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