Si vous entrez dans l’église Saint Michel de Venanson, vous pouvez y voir plusieurs toiles intéressantes, notamment celle de 1645 du maître-autel avec le donateur Claude Guigonis en prière d’un certain Guillaume Planeta. Il ne faut pas le confondre avec celui de Dolceaqua qui a peint des tableaux dans la Tinée au cours des années 1580. En regardant sur la gauche, vous verrez la statue
d’un saint en habit de légionnaire: Saint Expédit qui brandit une croix avec l’inscription latine HODIE. Il appuie son pied sur un corbeau qui tient un rouleau sur lequel est écrit CRAS. Sa biographie traditionnelle en fait un saint « légionnaire », martyr en 303, mais même Rome en 1906 douta de son existence et en interdit le culte. Pourtant il est et continue d’être vénéré de par le monde notamment à partir de 1930 dans l’île de la Réunion. Des auteurs comme Prosper Eve, historien local, rapporteront une version amusante à propos de son nom : des religieuses avaient reçu des reliques dans un colis sur lequel on pouvait lire « in expedito ». Ainsi Saint Expeditus serait né. Il explique également qu’un diable-corbeau crie à Expédit qui veut se convertir « Cras » (demain en latin). Celui-ci répond « Hodie » (aujourd’hui). Vous avez les explications pour comprendre cette statue. Expédit est devenu très populaire. En entrant dans l’église de Venanson, peut-être, aurez-vous un regard
attendri pour cette statue. Non-procrastination. Un terme un peu alambiqué pour dire de ne pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire aujourd’hui. On comprend pourquoi Saint Expédit en est devenu le symbole. Il intercède pour les affaires urgentes ou pour exaucer des voeux comme le succès aux examens. Il est le saint patron des écoliers.
Jean-Pierre Bouret
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